Thursday, November 23, 2006

De la haine, de la honte, des rancoeurs mais aussi une certaine nostalgie pour ceux qui vivaient en harmonie

NOTRE INTERVENANTE DE LANGUE FRANçAISE, M.me FRANçOISE PEREZ, NOUS A PROPOSE UNE ACTIVITE : " SALE GUERRE EN ALGERIE".

A' partir d'un Documentaire enregistré le 5 Juillet 2002 sur France 2
à l’occasion du 40ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.


Notre appartenance à la culture européenne et Méditérrannenne nous impose des réflexions....
Dans le roman "Monsieur Ibrahim" on a vu comment Momo, juif, a appris la vie d'un musulman: la tolérance et l'amitié ont sauvé le jeune garçon...

On a aussi écouté la très belle chanson de P. Bruel :« Au café des délices ».
( On y a retrouvé la nostalgie pour le Pays natal et beaucoup d'autres thèmes intéressants....)



SALE GUERRE EN ALGERIE

Documentaire enregistré le 5 Juillet 2002 sur France 2
à l’occasion du 40ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.


Introduction :

Un journaliste enquête, revient sur les lieux du conflit, interviewe des historiens, des hommes politiques pour comprendre ce qui s’est passé. On voit des documents d’époque.
On pose beaucoup de questions qui peuvent faire réfléchir sur l’engrenage de la guerre en général et sur ses effets dévastateurs.
De nombreux colons français s’étaient installés en Algérie surtout après 1870 à un moment critique de l’histoire française ; ils étaient allés chercher fortune, avaient beaucoup travaillé. Quelques-uns vivaient en bonne harmonie avec la population locale, d’autres par contre se comportaient en patrons et exploitaient sans scrupule les ressources naturelles et humaines que ce territoire grand comme 4 fois la France leur offrait.
Dans les années 50, un mouvement de rebellion commence à se manifester, c’est le début d’une guerre longue et terrible qui se terminera par les Accords d’Evian en 1962 où la France accorde l’indépendance à son ancienne colonie.

Le journaliste parle d’un passé qui ne passe pas, qui est très «encombrant », avec des conséquences qui pèsent encore aujourd’hui.

1- Gilles PERRAULT : écrivain, il était jeune soldat à l’époque. Il explique qu’au début on évitait d’utiliser le mot « guerre », on parlait de « troubles » ou « d’événements », on a minimisé la situation.

2- Mohamed HARBI : historien, ex FLN ( mouvement de libération nationale algérien). Il parle du système capitaliste qui s’était mis en place pour exploiter toutes les richesses naturelles du pays.

3- Jean DANIEL : directeur du Nouvel Observateur, grand magazine d’actualités. Il vivait lui-même en Algérie, il rappelle que la France sortait de la 2ème guerre mondiale, qu’elle avait donc été occupée par l’Allemagne et qu’elle avait la réputation de défendre les droits de l’homme et la démocratie, qu’elle était respectée au sein de l’ONU.

4- Pierre VIDAL-NAQUET : historien, il évoque l’anomalie politique : l’Algérie était devenue un département français, on y parlait la langue française comme à Paris et la France est donc entrée en guerre contre son propre territoire. Les soldats français sont devenus des policiers pour rétablir l’ordre, en fait ils ont eu les pleins pouvoirs d’agir contre le peuple algérien, c’est ce qu’on appelle « l’Etat d’urgence ».

5- Sylvie THENAUT : jeune chercheuse, elle parle du soulèvement du pays en Août 1955, du basculement dans la guerre.


6- Gilles PERRAULT rappelle que le parti socialiste de l’époque S.F.I.O, était contre la guerre en Algérie et que son représentant, Guy MOLLET, devenu Président du Conseil, dénonçait une « guerre imbécile » .

7- Henri ALLEG, communiste. L’opinion publique était divisée.

8- Denis LEFEBVRE, biographe de Guy MOLLET, évoque le voyage de ce dernier à Alger et les émeutes qui s’en suivirent.

9- Jean DANIEL nous dit qu’Albert CAMUS, un des plus grands écrivains du 20ème siècle né en Algérie de parents français était pour l’Algérie indépendante.

10- Sylvie THENAULT explique la loi des pouvoirs spéciaux : peu à peu le pouvoir passe aux mains des militaires.

11- Roland LEROY, communiste et donc de gauche, confesse : « nous avons commis une erreur , les 1ers renforts militaires avaient comme mission de rétablir l’ordre et ils ne l’ont pas fait ».

12- Gilles PERRAULT a fait lui-même partie des rappelés du contingent, il se souvient de la mentalité de l’époque : c’est une France rurale qui bouge peu, qui ne voyage pas beaucoup. En arrivant là-bas tout est tellement beau, il y a la surprise pour la beauté de ce pays mais aussi la découverte de la misère du peuple algérien et de ses différences : ce peuple parlait français mais ne priait pas comme nous.
Il y avait un malaise, incontestablement ; et puis il y a eu l’enchainement funeste de la guerre, le premier copain tué...c’est une sale histoire !

13- Pierre VIDAL NAQUET : 1956 c’est la pire année de toute la guerre, on tue dans les « bleds » (villages), on fusille en masse, c’est l’horreur. L’armée française torture, des milliers de gens sont massacrés et le FLN commet des attentats contre des civils français.

Guy MOLLET qui était alors le chef du gouvernement n’a pas pris de mesures exemplaires contre les militaires responsables de ces abus, il n’a pas eu le courage politique de sanctionner l’armée pour éviter de démoraliser les troupes.
C’est aussi le résultat d’un conditionnement culturel, on apprenait à l’école que la France était grande grace à ses colonies ; il fallait donc sauver l’Empire. On parlait alors de « possessions » à propos de l’Algérie et de l’Indochine ( actuel Vietnam en Asie). Ceux qui voulaient en finir avec l’Empire étaient considérés comme des mauvais patriotes.

14- Gilles PERRAULT conclue en disant qu’il a détesté Guy MOLLET mais DE GAULE est arrivé au pouvoir en 1958 et il a mis 4 ans pour donner l’indépendance à l’Algérie, c’était très compliqué. Il a fallu 7 ans de guerre pour que la France renonce à l’Algérie.
Un grand nombre de français appelés aussi « pieds noirs » ont du être rappatriés dans des conditions dramatiques, ils ont tout quitté, obligés de s’installer dans un pays, la France, qui n’était pas leur pays natal.

Conclusion :

Que reste-t-il de ces années-là ?
De la haine, de la honte, des rancoeurs de part et d’autre, des regrets mais aussi une certaine nostalgie pour ceux qui vivaient en harmonie dans la communauté franco-musulmane comme nous avons vu dans la chanson de Patrick BRUEL « Au café des délices ».


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